BUS 60
Paris autrement
Camille Léage commence à photographier durant le week-end en 2010, arpentant les rues des quartiers périphériques du Nord-Est de Paris (18e, 19e, 20e arrondissements), échafaudant un ensemble de règles pour observer différemment la ville.
Depuis près de dix ans, elle rapporte des scènes qui témoigne de la diversité humaine et architecturale dans ce territoire, et donne à voir une autre image de Paris, loin des clichés de la ville lumière. Ayant grandi à Porte de la Chapelle et vivant à Barbès, ce travail est aussi sa façon de répondre à la mauvaise réputation de certains endroits, et surtout de témoigner de la riche vie urbaine dans les derniers quartiers populaires de Paris, en voie de gentrification. Cette série photographique intitulée « Bus 60 », est un clin d'oeil à la ligne 60 du bus qui traverse cette partie de Paris.
Tout au long de ce travail, Camille Léage mène une réflexion sur comment mieux habiter nos villes. Elle soulève des questions sur la mixité entre les communautés, le partage de l’espace public, ainsi que l’utilité d’actions « inutiles » - comme son initiative pour résister à la violence économique inhérente aux villes.
Cette série dévoile les spécificités de sa démarche répétée, solitaire et inhabituelle, et rassemble une galerie de portraits et réactions issus de ces dérives et rencontres. On y croise un champion de France de pétanque, des sapeurs congolais ou encore des danseurs de voguing. Les réactions sont tantôt amusées, perplexes, rarement hostiles.
Camille Léage aime rappeler que le sentiment d’insécurité peut s’avérer réel mais que la violence domestique est statistiquement plus dangereux que celle de la rue. En modifiant son rapport à la rue et aux rencontres, Camille Léage dresse un constat : de femme observée dans la rue, elle devient celle qui observe. Lorsqu’elle endosse sa démarche, elle est peu importunée ou saisit ce prétexte pour entamer une discussion et demander un portrait.
Cette série est une invitation à reprendre possession de la rue en développant des actions et des jeux « inutiles », qui ne « mènent à rien ». Des « inutiles » qui sont les minutes « gaspillées » à discuter, les relations et gestes humains, la lenteur que demande le respect de l’autre, l’attention à la vulnérabilité.
Autrement dit, des actions susceptibles de remettre le monde à l’endroit, car elles créent une sorte de résistance à la rapidité urbaine, à la violence citadine, et à la logique de rentabilité qui l’anime. Camille Léage prône ainsi l’utilité de l’inutilité pour retrouver une forme de liberté et les joies de l’enfance.
Camille Léage commence à photographier durant le week-end en 2010, arpentant les rues des quartiers périphériques du Nord-Est de Paris (18e, 19e, 20e arrondissements), échafaudant un ensemble de règles pour observer différemment la ville.
Depuis près de dix ans, elle rapporte des scènes qui témoigne de la diversité humaine et architecturale dans ce territoire, et donne à voir une autre image de Paris, loin des clichés de la ville lumière. Ayant grandi à Porte de la Chapelle et vivant à Barbès, ce travail est aussi sa façon de répondre à la mauvaise réputation de certains endroits, et surtout de témoigner de la riche vie urbaine dans les derniers quartiers populaires de Paris, en voie de gentrification. Cette série photographique intitulée « Bus 60 », est un clin d'oeil à la ligne 60 du bus qui traverse cette partie de Paris.
Tout au long de ce travail, Camille Léage mène une réflexion sur comment mieux habiter nos villes. Elle soulève des questions sur la mixité entre les communautés, le partage de l’espace public, ainsi que l’utilité d’actions « inutiles » - comme son initiative pour résister à la violence économique inhérente aux villes.
Cette série dévoile les spécificités de sa démarche répétée, solitaire et inhabituelle, et rassemble une galerie de portraits et réactions issus de ces dérives et rencontres. On y croise un champion de France de pétanque, des sapeurs congolais ou encore des danseurs de voguing. Les réactions sont tantôt amusées, perplexes, rarement hostiles.
Camille Léage aime rappeler que le sentiment d’insécurité peut s’avérer réel mais que la violence domestique est statistiquement plus dangereux que celle de la rue. En modifiant son rapport à la rue et aux rencontres, Camille Léage dresse un constat : de femme observée dans la rue, elle devient celle qui observe. Lorsqu’elle endosse sa démarche, elle est peu importunée ou saisit ce prétexte pour entamer une discussion et demander un portrait.
Cette série est une invitation à reprendre possession de la rue en développant des actions et des jeux « inutiles », qui ne « mènent à rien ». Des « inutiles » qui sont les minutes « gaspillées » à discuter, les relations et gestes humains, la lenteur que demande le respect de l’autre, l’attention à la vulnérabilité.
Autrement dit, des actions susceptibles de remettre le monde à l’endroit, car elles créent une sorte de résistance à la rapidité urbaine, à la violence citadine, et à la logique de rentabilité qui l’anime. Camille Léage prône ainsi l’utilité de l’inutilité pour retrouver une forme de liberté et les joies de l’enfance.
In her series "Bus 60", Camille Léage offers a different vision of Paris, far removed from the clichés images of the city of lights. Since 2010, she captures portraits and unusual street scenes in the districts of Paris, which are crossed by buses route 60.
The choice of this route is deliberate, "Bus 60" links disparate districts, passing through fancy cafés settings, areas in full renovation and housing estates. Camille Léage offers thus an authentic insight of Paris, highlighting its human and architectural diversity.
The choice of this route is deliberate, "Bus 60" links disparate districts, passing through fancy cafés settings, areas in full renovation and housing estates. Camille Léage offers thus an authentic insight of Paris, highlighting its human and architectural diversity.
Growing up on this route, this series is also Camille Léage's way to pay a tribute to some districts of Paris, which are often unknown and stigmatized.
"Bus 60" deals with topics such as the socialization among communities, the need for women equal access to public spaces, or even the value of a useless action to resist the economic violence related to cities.